« Deux valent mieux qu’un, parce qu’ils retirent un bon salaire de leur travail. » Ecclésiaste 4.9
J’ai eu l’occasion de lire une méditation illustrée par ce verset. Et j’ai vraiment été interpelée par les explications de son auteure, Keïla Ochoa (1). D’une part, parce que je pouvais clairement en tirer un enseignement pour notre comité UFB, et d’autre part parce que l’enseignement est valable pour toutes les femmes, en particulier celles qui n’osent pas, qui se trouvent peu qualifiées, sans capacité particulière pour accomplir ce que Dieu attend d’elles.
L’auteure s’est appuyée sur le texte de Néhémie 3.1-12 pour nous interpeler sur le fait que « deux choses se dégagent de ce chapitre.
La première : ils travaillaient tous ensemble vers un but commun.
La seconde : tous sont louangés pour leur part des travaux indépendamment de la taille et de la contribution de chacun.
Nos familles et notre société sont brisées. Jésus est toutefois venu bâtir le royaume de Dieu en transformant des vies. Nous pouvons contribuer à rebâtir notre [environnement] * en montrant aux autres qu’ils peuvent trouver en Jésus de l’espoir et une vie nouvelle. Nous avons tous quelque chose à faire. Travaillons donc côte à côte et faisons notre part, petite ou grande, pour créer une collectivité accueillante qui incite à découvrir Jésus. »
(* L’auteure avait plutôt parlé de « quartier » mais dans notre contexte, je préfère le mot environnement.)
Et nous, en tant que femmes, comment travaillons-nous dans notre Eglise ? Dans notre groupe de femmes ? Dans notre vie quotidienne ? Est-ce que nous nous laissons submerger par la grandeur de la tâche à accomplir ? Est-ce que nous baissons les bras parce que nous nous sentons trop petites, si peu qualifiées, incompétentes pour accomplir quoi que ce soit ? Restons-nous indifférentes parce que ce n’est pas notre combat d’aller de l’avant, mais plutôt celui du pasteur, des anciens ? Nous avons souvent tellement d’idées préconçues qui dirigent nos pensées… Si vous relisez le chapitre 3 de Néhémie, vous verrez tous les personnages qui ont contribué à la reconstruction de la muraille de Jérusalem. Ce n’étaient pas forcément des ouvriers du bâtiment : on trouve des orfèvres, un parfumeur, des marchands… Ce n’étaient pas forcément des hommes : on trouve « Shallum, fils d’Hallochesch, chef de la moitié du district de Jérusalem, accompagné de ses filles. » (verset 12). Et surtout, beaucoup ont travaillé « en face de leur maison ».
Cela m’encourage à ne pas regarder à mes capacités, car Dieu veut utiliser chacun là où IL l’a choisi ! Cela m’encourage à ne pas me dévaloriser parce que je suis une femme car Dieu veut tous nous utiliser quel que soit notre sexe. Cela m’encourage à ne pas regarder ce que font les autres car Dieu veut m’utiliser là où il m’a placée, dans mon Eglise, mon groupe de femmes ou les circonstances de ma vie quotidienne. Mais surtout, comme Keïla Ochoa le souligne, ce texte me rappelle que je ne suis pas seule, que je peux œuvrer côte à côte avec mes sœurs qui sont là pour m’aider, m’encourager me soutenir, me permettre d’aller plus loin.
La période de crise sanitaire que nous vivons encore après plus d’une année d’épidémie de Covid19 a empêché bon nombre de réunions de se tenir dans nos Eglises. Les différents groupes peinent à se retrouver, en particulier les groupes de dames, pour étudier la Bible, prier, partager. Et ainsi notre engagement s’étiole. Nous cherchons sur internet à voir des vidéos d’enseignement car nous sommes « en manque ». Mais cherchons-nous à créer un lien avec les femmes de nos communautés, à encourager celles qui faiblissent, à relever celles qui sont découragées. Pourtant, à plusieurs nous sommes plus fortes, et cela même si nous ne pouvons pas nous rencontrer…
Au niveau de l’UFB, nous avons essayé, malgré les difficultés, de rester en contact avec les groupes dans nos Eglises. Cathy Verneuil a pris son rôle d’interlocutrice auprès des déléguées-relais à bras le corps en envoyant une lettre de nouvelles de notre part (le comité UFB) chaque mois. Sans beaucoup de réactions en retour. Pourtant nous ne voulons pas cesser de vous encourager, de vous montrer le chemin pour répondre à l’appel de notre Seigneur.
Parce que les personnes qui nous entourent ont besoin de Dieu, de la Bonne Nouvelle de la mort et de la résurrection de Jésus, parce que cette crise sanitaire a fait monter une si grande vague de désespoir et de tristesse autour de nous, il nous faut continuer à nous tenir les unes à côté des autres pour consoler celles et ceux qui traversent le deuil, la maladie, la perte d’emploi, de repères… Partageons nos joies et nos peines, équipons-nous des outils nécessaires pour refermer les brèches que l’ennemi ouvre chaque jour dans la vie des hommes et des femmes qui nous entourent. Mais surtout, surtout, apprenons à le faire à plusieurs, à ne pas rester seules, afin de ne pas nous épuiser !
Que Dieu bénisse et renouvelle chacune d’entre vous !
Laurence Turquais
(1) Notre pain quotidien, Edition annuelle volume 30, méditation pour le 6 juin.
“Deux valent mieux qu’un” – Méditation UFB avril 2021