Edito

 « Il renverse les puissants, il élève les humbles » Luc 1 : 52

Pendant quelques semaines avant les fêtes de Noël, l’Avent nous permet de nous souvenir que nous sommes les enfants d’un Dieu particulier. Un Dieu qui est au-dessus des difficultés, de la souffrance et des problèmes. Il fait ce qu’il veut au ciel, sur la terre et dans l’univers tout entier. Le Psalmiste nous le rappelle :

« C’est d’après tes lois que tout subsiste aujourd’hui, Car toutes choses te sont assujetties » Psaume 119 : 91

Dès sa conception, dont nous nous souvenons en cette période, les lois naturelles ont été bousculées, présage d’un bouleversement encore plus grand et plus profond, celui du renversement par Dieu des valeurs des systèmes humains. Marie, la mère de Jésus, le relève dans le cantique admirable qu’elle a entonné :  

« Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. » Luc 1 : 50-53

Pour ce Dieu-là, rien n’est impossible, et donc, pour ceux qui croient en lui, tout est possible, qu’il s’agisse d’advenir sans intervention humaine dans le corps d’une femme ou de renverser les puissants de leurs trônes. 

Chaque année, ces textes de l’évangile remettent les pendules à l’heure dans nos esprits trop souvent oublieux parce que les valeurs du royaume de Dieu ne coïncident pas avec celles de ce monde, et que nos yeux, nos pensées se fixent si rapidement et facilement sur les choses que nous voyons et vivons. 

Ce texte nous amène ainsi à nous questionner : qui sont aujourd’hui les puissants, les superbes, les orgueilleux ? Des réponses simples et justes surgissent spontanément à nos esprits. Mais il nous faut les dépasser parce que si le texte s’adresse certainement à des structures sociétales, l’évangile va toujours plus loin, jusque dans les tréfonds de nos cœurs. Peut-être veut-il également nous parler à nous en tant qu’individus, dans certaines situations ?  Peut-être à moi dans certaines relations ? Comment savoir si je ne suis pas pris (prise) dans un inextricable besoin de dominer ? Ou dans une relation, une situation d’asservissement ?

A ces questions fondamentales, Marie répondait déjà dans son Magnificat en pointant l’humilité. Le lien véritable à Dieu -mais aussi aux autres- se vit dans l’humilité, la conscience de sa propre nature, à la fois nature pécheresse, mais d’une telle valeur aux yeux de Dieu, qu’il a choisi l’incarnation pour nous le démontrer. 

Qu’elle est donc belle cette mangeoire, écrin du Dieu tout puissant qui s’abaisse jusqu’à nous pour renverser les structures de domination !