edito

Dans les Écritures, nous apprenons qu’hommes et femmes ont été créés pour la relation: relation à Dieu, aux autres et à la création. Et alors que le péché est venu brisé l’harmonie relationnelle qui régnait en Éden, une voix, un écho demeure en chacun de nous: cette aspiration à la relation ne nous laisse pas tranquille. En particulier pour ce qui est de la relation à Dieu: c’est la fabrique même de notre humanité qui nous conduit à rechercher Dieu. Certains (beaucoup) le nient et rejettent l’idée, mais comme le disait Pascal, il y a un vide en forme de Dieu en chacun. Cette réalité est très difficile à faire disparaître.
Le texte de Matthieu 2.1-12 relate le récit bien connu de la visite des mages à Béthléem, peu après la naissance de Jésus. Et à travers eux, nous découvrons des sages, des érudits férus d’astrologie à la recherche de Dieu. Étonnant. C’est avec un moyen peu commun, et surtout interdit par les Écritures (Deut 18.9), qu’ils ont cherché et trouvé Jésus à Béthléem. Alors, est-il adapté d’utiliser les mauvais outils pour tenter de trouver Dieu? Non, bien sûr! Mais ce que ce texte nous rappelle, c’est que Dieu est plus grand que nos bêtises et que nos égarements. Dieu est plus grand que nos erreurs de jugement, plus grand que nos pratiques mauvaises. Ce que cela veut dire également, c’est que quand on cherche Dieu, vraiment, authentiquement, honnêtement, Dieu se laisse trouver. Oui, Dieu est tellement grand et tellement bon qu’il est capable, comme avec les mages, de se laisser trouver par nos mauvais moyens. En fait, Dieu désire qu’on le recherche et il désire qu’on le trouve. Et comme Jésus le dit lui-même « Qui cherche trouve ». Alors bien sûr, il faut chercher authentiquement, ne pas faire semblant. Il faut vraiment avoir envie de trouver, avoir vraiment soif de Dieu. Et si c’est le cas, Dieu se laissera toujours trouver, parce qu’il nous aime et parce qu’il désire avant tout être en relation avec chacun de nous.
Mais dans le texte de Matthieu 12 se trouve un autre personnage, connu lui pour sa grande cruauté: le Roi Hérode. Aussi étonnant que cela puisse paraître, lui aussi recherchait Jésus. Et contrairement aux mages, il le recherchait, lui, avec les bon moyens: il sonde les Écritures, qui annoncent où devaient naître le messie. Sauf que, bien sûr, si lui aussi était à la recherche de Jésus, ce n’était pas pour l’adorer comme il l’affirme aux mages, mais bien pour tuer l’enfant. Hérode ne voulait surtout pas que Jésus prenne sa place de roi. Alors, évidemment, on peut, dit comme cela, avoir du mal à s’identifier avec ce roi si cruel. Et pourtant, est-ce que cela ne nous arrive pas, à nous aussi, de rechercher Dieu avec les bons outils, mais pour de mauvaises raisons (pour soudoyer quelque chose à Dieu, pour qu’il accepte d’entrer dans nos projets, pour qu’il réponde à nos attentes, etc.)?
En tant que Fédération, nous désirons rechercher Dieu en cette nouvelle année, notamment en nous mettant à son écoute pour qu’ils nous conduise dans la formulation d’une vision pour notre Fédération d’Églises. En ce début d’année 2023, ma prière est que notre recherche à tous, individuellement, communautairement, et en tant que Fédération, soit une recherche véritable, authentique, honnête et avec les bons outils et les bons moyens.
Que le Seigneur nous accompagne sur notre route. Bonne et heureuse année à chacun!
Nicolas Farelly.