Un article de la pasteure et aumônier Christine Kling

Aujourd’hui, 11 mai, fut le jour des retrouvailles à l’EHPAD des Chênes Verts (Gif su Yvette, banlieue parisienne), établissement de la Fondation des Diaconesses, un moment attendu par les familles et les résidents après deux mois sans aucune visite.

Il aura fallu près de trois semaines pour mettre en place la visite des familles dans ce nouveau cadre du Covid-19, et cet après-midi les trois premiers visiteurs ont pu retrouver, chacun à leur tour, qui un père, qui une mère… et l’émotion était palpable.

Le retour des familles au sein des EHPAD doit suivre un protocole bien précis afin d’assurer la protection des résidents et des visiteurs. Un test de dépistage a tout d’abord été effectué au sein de l’établissement, et a révélé des cas asymptomatiques de Covid-19 parmi les résidents et le personnel. Une réorganisation a donc dû se mettre en place, afin d’isoler les personnes testées positives et remplacer le personnel mis en quarantaine.

Les visites se font sur rendez-vous dans une pièce dédiée avec, bien sûr, les mesures de distanciation sociale, mais aussi prise de température et port du masque qui doivent être appliquées. Une seule personne par famille seulement est admise.

Ce sont des bénévoles qui accueillent le visiteur, en étant équipés d’un masque, de gants et d’une surblouse fournie par les différents groupes de solidarité présents sur la commune et qui, en un temps record, ont cousu une 40aine de surblouses à partir de dons de draps et autres tissus. Les bénévoles viennent d’horizons différents. Le critère était de trouver des personnes suffisamment jeunes, en bonne santé, en confiance malgré le contexte, et libres un après-midi par semaine. Les visites vont se continuer ainsi sur tout le mois de mai, avec un bilan qui sera fait tous les quinze jours.

En tant qu’aumônier ce fut un réel encouragement de voir autant de bonnes volontés s’allier pour que cet accueil puisse reprendre. Même si la plupart des résidents ont assez bien vécus leur confinement en chambre, lors de mes visites individuelles, la question venait régulièrement : quand pourrai-je revoir mes proches ?

Aujourd’hui, ce premier jour du déconfinement fut donc un jour très particulier. Les rires derrière les masques et les yeux qui pétillaient furent des moments de bonheur mais aussi un peu de baume au cœur. Lorsqu’il sera de nouveau possible de nous rassembler, nous nous rappellerons de ce jour aux Chênes Verts.