« Regarder plus loin ensemble » pour « élargir l’espace de notre tente, de nos tentes ». Ce mot d’ordre de notre congrès, couplé avec celui de l’année 2023, oriente nos regards vers une double dynamique. Il y a tout d’abord la dynamique statique de regarder ensemble vers l’avenir. Puis il y a la dynamique de l’action concrète. 

Dans le premier temps, pour regarder “ensemble”, il convient de s’arrêter, d’examiner différents points peut-être à peine perceptibles à l’horizon, en soupesant leurs intérêts particuliers. Puis il faut prendre du temps afin que les personnes qui ont besoin de temps pour « voir », puisse justement prendre ce temps. Et puis il y a le temps des débats. Toutes ces étapes ne se vivent pas forcément tous ensemble, les groupes de travail pouvant être plus ou moins larges. Il faut ici reconnaître et accepter le fait que construire un regard commun à 112 églises s’avère bien plus complexe qu’on ne le pense de prime abord.

Ce n’est que lorsque ces différentes étapes ont été bien vécues par le plus grand nombre, et rêvons le, pourquoi pas par tous, que nous pourrons chacun dans sa ville et pourtant tous ensemble, travailler à élargir l’espace de nos tentes.

Le chapitre d’Esaïe 54 qui nous invite à élargir l’espace de notre tente, est un cri de joie et de victoire qui fait suite au chapitre 53 présentant l’œuvre de ce Serviteur qui donnera sa vie en sacrifice pour le péché et qui verra une nombreuse descendance (V .10) Toute l’œuvre de notre Seigneur Jésus est ici présentée et elle provoque selon Esaïe un cri d’exultation et un effet de dilatation de nos espaces de vie que nous devons apprendre à canaliser dans une même direction, sans pour autant le retenir. « Ne retiens pas » suit immédiatement l’invitation à l’élargissement. Et c’est un exercice difficile tant l’enthousiasme d’une situation nouvelle et longtemps espérée pourrait nous pousser à souhaiter aller vite.

Lorsque Jacob rencontre Esaü son frère, après leur longue séparation, il utilise l’argument d’une marche au rythme des plus lents, des vaches allaitantes et des enfants, pour ne pas avancer au rythme des hommes armés venus avec lui. Et si l’argument peut ici s’interpréter comme une excuse, il reste néanmoins valable dans toutes les situations où des forts et des plus faibles, des rapides et des plus lents, des enthousiastes et des plus hésitants s’assoient ensemble pour déterminer une marche commune. C’est aussi cela « prendre soin les uns des autres ».

Que ce temps de congrès ainsi que la démarche entamée de construire une vision ensemble, produisent un fruit de communion, de cohésion et de joie renouvelée au milieu de nous.

Joëlle RAZANAJOHARY