Méditation du mardi 31 mars 2020 

Mange librement des fruits de tous les arbres du jardin, sauf du fruit de l’arbre de la détermination du bien et du mal. Genèse 2.16-17

Les versets 28 à 30 du chapitre 1, qui précèdent notre passage, soulignaient l’abondance des richesses terrestres mises à disposition de l’être humain. On peut alors s’étonner de cette restriction imposée par le Créateur à l’attention de l’humanité.

Pourtant, en y regardant de plus près, dès les débuts de l’homme et la femme, certains détails pointent vers des limitations inhérentes à notre statut de créature. La gérance qui nous est confiée est circonscrite à la Terre et non à l’univers. Notre influence sur les éléments (terre, mer et ciel) semble restreinte par Dieu. Même si nos activités peuvent les altérer, parfois pour notre malheur, autant que celui de la création, il reste celui qui agit afin que le soleil se lève chaque matin, que la pluie puisse tomber sur le bon comme sur le méchant, que les marées aient lieu, etc. Surtout, nous sommes bien incapables de créer ex nihilo (c’est-à-dire à partir de rien), c’est là la puissance et la souveraineté du divin.

Aussi, ces versets 16 et 17 ne devraient pas nous surprendre autant que cela. Ils sont l’application concrète de ce que nous avons énoncé au-dessus : notre liberté s’exerce dans le cadre créationnel institué par Dieu et elle se vit pleinement dans l’alliance entre lui et nous. Le Créateur est le garant de notre vie et de notre épanouissement. Cette dépendance est formalisée par l’interdit exposé dans nos versets.

Dans la langue originale de notre texte, les verbes « manger » et « mourir » sont doublés, signifiant en même temps que la liberté de l’Homme est véritable (ce n’est pas une illusion), et la certitude du châtiment s’il ose la pousser trop loin. Au demeurant, défier sa liberté ne ferait que la restreindre dramatiquement, puisqu’il y perdrait la vie. Le périmètre de notre liberté est ainsi établi pour notre bien.

Dans notre contexte actuel, la problématique de notre liberté individuelle, érigée en valeur absolue, se pose et fera l’objet de bien des études après cette période exceptionnelle de confinement mise en place pour le bien commun.

La Bible sonne alors comme un rappel du célèbre proverbe « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres » en la remettant dans son ordre premier « la liberté de l’être humain s’arrête là où celle de Dieu commence ».

Kévin LE LEVIER

Pour approfondir le texte : Matthieu 11.28-30.

Orientations de prière 

  1. À partir du texte :Seigneur, donne-moi de vivre pleinement cette liberté que tu m’offres en me rendant dépendant de toi, de qui vient la vie.
  2. Pour l’Église :nous prions pour chacun dans la communauté afin que le Seigneur nous renouvelle dans nos forces et nous donne à persévérer dans la foi dans l’attente de se retrouver ensemble pour le louer.
  3. Pour le monde :nous prions pour toutes les personnes dans le monde qui souffrent de cette pandémie, qui parfois vient s’ajouter à d’autres difficultés et souffrances déjà présentes (guerres, famines, catastrophes naturelles, etc.).