Méditation du mardi 1er avril

L’être humain : homme et femme.

Le Seigneur Dieu dit : il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je vais lui faire une aide qui soit son vis-à-vis. Genèse 2.18.

Le lecteur attentif pourrait être surpris. Par six fois dans le chapitre un de la Genèse est revenu le refrain « Dieu vit que cela était bon ». Avec la conclusion du verset 31, sans appel : « Dieu vit alors tout ce qu’il avait fait : c’était très bon ». Pourtant, dans notre verset du jour, il apparait que quelque chose dans la création manque. Quelque chose ne semble « pas bon ». L’homme seul apparait en effet comme incomplet, et la femme sera créé en conséquence pour venir le rendre complet.

Alors attention de ne pas aller trop vite en besogne dans l’interprétation de cette vérité biblique en l’absolutisant. L’apôtre Paul dans le Nouveau Testament, parlant du don du célibat, affirme que certaines personnes sont appelées à demeurer seules (1 Corinthiens 7.7). Et Jésus lui-même, homme parfait, ne s’est pas marié. Il est donc possible d’être « humain », « complet », sans avoir de conjoint.

Dans le chapitre 2 de la Genèse, le don d’un partenaire de vie pour l’homme, Ève, s’accompagne des notions de soutien (aide) et de ressemblance (vis-à-vis). La femme, pour l’homme, est un être semblable, en même temps qu’il lui est complémentaire (notion d’altérité). La notion d’aide est à comprendre comme le don d’un allié fort sur lequel on peut compter. Le mot qui est en effet utilisé dans l’original est le même mot qui est employé dans d’autres textes de la Bible pour désigner l’aide, le secours apporté par Dieu à son peuple, au peuple d’Israël. C’est le secours d’une aide décisive et indéfectible.

John Stott fait remarquer à juste titre néanmoins qu’il serait regrettable de restreindre cette application de Genèse 2.18 au seul mariage. L’enseignement fondamental que nous pouvons retenir de ce passage est que la solitude n’est pas bonne pour l’homme. Nous pouvons sans doute l’éprouver d’une manière particulière dans le contexte actuel. Les autres nous manquent et nous prenons peut-être davantage la mesure du fait que nous avons réellement besoin d’eux pour vivre et être pleinement dans notre humanité. Autrement dit, l’être humain n’est pas une île. La socialité est une composante essentielle de notre identité d’homme et de femme créé à l’image du Dieu relationnel (le Dieu trinitaire). Que ce temps de confinement soit l’occasion de prendre ou reprendre contact avec des amis, des proches, des frères, des sœurs pour leur dire combien ils ont compté ou comptent dans notre vie, et rendent celle-ci « complète ».

Erwan CLOAREC

Pour approfondir, lire Genèse 2.18-25

Orientations de prière 

  1. À partir du texte : merci Père pour le don des amis, des frères, des sœurs que tu as placé dans ma vie. Merci parce que, par eux, tu prends soin de moi et tu me rends heureux. Aide-moi à vivre leur présence avec davantage de gratitude, et tiens-moi, à mon tour, en bénédiction pour d’autres.
  2. Pour l’Église : nous prions aujourd’hui d’une manière particulière pour notre frère Matthieu Moury qui est souffrant. Seigneur, lui qui nous est si précieux, prends soin de lui et restaure le dans sa santé.
  3. Pour le monde : nous prions ce jour pour les préfets et nos élus locaux qui font un travail remarquable pour mettre en œuvre les mesures utiles dans notre contexte.