Méditation du mardi 28 avril 2020

Joseph et la providence de Dieu

Vous aviez projeté de me faire du mal, Dieu l’a changé en bien pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux. Genèse 50.20.

Le dernier chapitre de la Genèse s’achève sur un contraste saisissant. D’un côté, les frères de Joseph, fourbes, craintifs et manipulateurs projettent leur peur ou leur propre fonctionnement sur Joseph et formulent un nouveau mensonge. D’un autre côté, Joseph, touché par l’amour de ses frères, trop « gentil » pour prendre conscience de leur stratagème de manipulation, pleure et c’est avec beaucoup de bienveillance qu’il les console et parvient même à parler à leur cœur.

Hier soir, nous avons regardé la belle adaptation cinématographique du Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas avec nos enfants. Tout comme Joseph, Edmond Dantes, le héros, est emprisonné injustement, trahi par son meilleur ami. Mais pendant ses 16 années d’emprisonnement, peu à peu il perd la foi et ce n’est que son désir de vengeance qui le maintient en vie. Joseph aurait pu faire de même. Il aurait pu ruminer et planifier sa vengeance, il en avait le temps, et les raisons. Mais au lieu de ça, Joseph est resté confiant, ancré en Dieu, tourné non sur le pourquoi de tant de douleurs dans sa vie, mais vers le pour quoi. Nous vivons tous des temps de douleurs, peut-être sont-ils passés, peut-être restent-ils à venir. Peut-être sont-ils liés à notre famille, peut-être à autre chose. Quoi qu’il en soit, essayons de suivre le chemin que Joseph a parcouru. La Bible nous montre cet homme, trahi plusieurs fois, qui traverse de longs moments d’épreuve, que ce soit au fond d’un puits, en tant qu’esclave, puis en prison, mais qui ne rumine pas sur les raisons et injustices de ce qui lui arrive. Au contraire, il médite et médite encore sur la souveraineté et la bonté de Dieu, jusqu’à pouvoir dire avec amour et pardon « Vous aviez projeté de me faire du mal, Dieu l’a changé en bien pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux. » Contrairement à Edmond Dantes qui garde les yeux fixés sur lui et sa douleur, Joseph tourne le regard vers Dieu et son plan. Quel contraste avec notre propre propension humaine si souvent encline à faire le mal !

Nous sommes nous aussi dans des temps de crises, de deuil, de solitude ou de défi de cohabitation. Ces temps peuvent nous paraître longs, et, remplis d’incertitudes, ils font peur aussi. Mais à l’instar de Joseph, rejetons notre tendance à nous élever en juge au-dessus de nos frères, et répondons à l’invitation de Dieu à témoigner de sa souveraineté bienveillante autour de nous. Recherchons activement les signes de l’action de Dieu dans ce monde pour la multiplication de la vie et agissons avec lui afin de répondre aux besoins de ceux qui nous entourent.

Ce qui nous différencie par notre nouvelle naissance, n’est pas une immunité au mal, aux épreuves ou à la souffrance, mais c’est la beauté, la grandeur et la certitude de notre espérance (1 Pierre 1 :3-4).

Matthieu et Hélène Ducrozet

Pour approfondir, lire Genèse 50.

Orientations de prière 

  1. À partir du texte : merci Père céleste car tu es au-dessus de tout, et que tu es tout puissant. Merci car tu me vois lorsque je suis dans ma prison, tu connais mon cœur et tu vois mes larmes. Merci car mon histoire ne se résume pas à ce que j’ai vécu, mais elle est portée dans ta main, et c’est toi qui la diriges. Aide-moi Seigneur à garder les yeux fixés sur toi, aide-moi à pardonner, et fais grandir en moi cette espérance que tu nous offres à la croix.
  2. Pour l’Église : prions pour les chrétiens en situation de handicap qui sont encore plus isolés qu’à l’accoutumée.
  3. Pour le monde : prions pour les troubles politiques qui agitent le Yémen en pleine pandémie.