Celui qui est entré dans son repos s’est mis, lui aussi, à se reposer de son ouvrage, comme Dieu s’est reposé du sien. Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos… (Hébreux 4:10-11)

La période estivale est pour beaucoup propice au repos et au dépaysement. Cet été, 69 % des Français interrogés avaient prévu de partir en vacances pour une durée moyenne de deux semaines, selon le dernier sondage Ipsos. Changer d’air, découvrir de nouveaux horizons, mais aussi se poser ailleurs que dans son quotidien, fuire la routine, faire autre chose que d’habitude…

De nombreux textes bibliques parlent du sabbat comme jour de repos, revenant régulièrement tous les sept jours où Dieu demande à l’homme de penser à autre chose qu’à son travail. Ce jour mis à part n’est pas synonyme de cessation d’activités pour autant ; par ailleurs, heureusement que Dieu le Créateur n’a pas arrêté de s’occuper de sa création et des créatures que nous sommes à l’issue de son processus créationnel ! Ce jour, appelé sabbat, est consacré à rappeler la fidélité et la providence suffisante de Dieu : c’est un jour où le croyant exprime, avec toute la communauté, son espérance et sa confiance en un Dieu qui pourvoit !

Le sabbat et les premiers chrétiens

Depuis le début de l’Église, les chrétiens ont tenu à se rassembler le dimanche. Pourtant ce n’est pas avant le 4ème siècle que le dimanche devint un jour de repos pour tout le monde en Occident. Pendant les premiers siècles, se réunir le dimanche n’avait rien de pratique ; cependant les chrétiens ont tenu à ce jour comme jour de la Résurrection. Ils s’arrangeaient alors pour se retrouver avant ou après le travail, avant le lever du soleil ou après son coucher.

Se poser pour proclamer la résurrection du Christ, c’était, pour ces premiers croyants, poser au milieu de leurs concitoyens, dans la cité où ils vivaient et travaillaient, un signe fort d’espérance et de confiance.

Le repos comme signe d’espérance

Le repos célébré dans le sabbat est un signe d’espérance, à vivre non seulement un jour dans la semaine, une fois dans l’année, mais tous les jours. Déjà les prophètes de l’Ancien Testament associaient la notion du sabbat à l’arrivée du Messie, le libérateur par excellence. L’histoire de l’humanité se dirige vers ce “repos” dont le sabbat est une préfiguration, un signe. L’être humain est appelé à vivre dans le Royaume de Dieu, c’est-à-dire dans la communion avec son Créateur qu’il reconnaît comme son Seigneur, avec son prochain et aussi avec le reste de la création. Vivre l’état d’Esprit de ce “repos”, c’est se rappeler qu’on ne vit pas pour soi-même ou pour son travail.

Cette espérance nous invite à refuser l’exploitation de l’homme par l’homme, la fatalité de la guerre et le règne de l’imbécillité. Elle rappelle le sens de notre vie, en Christ.

Observer le repos comme signe d’espérance, alors même que tout peut nous appeler à désespérer, c’est apprendre tous les jours à vivre autrement en méditant la Parole de Dieu, en prenant le temps d’aimer son prochain, en ne considérant pas son travail comme une fin en soi, …

Car là où le péché règne, là règne aussi la fatigue

Mais là où le Christ règne, là règne aussi le repos !

Alors bonne rentrée… dans l’espérance !

Marc DERŒUX, secrétaire général de la FEEBF