Daniel Reivax est pasteur de la Fédération baptiste et aumônier aux armées. Il nous partage son témoignage de retour d’une “opération extérieure” (OPEX) au Tchad et Niger.
C’est la troisième fois que je partais en opération extérieure, la première fois c’était en Centrafrique en 2015, appelée communément l’opération Sangaris, nom d’un papillon africain ; à Barkhane en 2016 et de nouveau en 2017. L’opération Barkhane est une opération militaire de l’armée française dans cinq pays du Sahel et du Sahara (Tchad, Mali, Niger, Mauritanie et Burkina Faso) qui vise à lutter contre les groupes armés terroristes salafistes et djihadistes.
C’est dans ce contexte que j’ai été projeté d’octobre 2017 à février 2018 sur deux pays, le Tchad principalement et le Niger, afin d’accompagner les militaires sur le terrain. L’OPEX est le cœur du métier de l’aumônier militaire. Pendant un peu plus de 4 mois, on vit une proximité quotidienne avec les soldats. On se trouve être les représentants des Églises au sein des armées sous quatre optiques :
1) Permettre aux militaires d’assurer le libre exercice de leur culte conformément à l’article 2 de la loi de 1905.
2) Soutenir les militaires par une présence permanente d’écoute. Un fardeau partagé est toujours plus facile à porter.
3) Conseiller le commandement. Bien qu’il ait le statut d’officier, l’aumônier reste l’égal de tous ; à ce titre, il est un véritable capteur du moral de la troupe.
4) Engager des actions de soutien à la population, appelées communément « actions-civilo-militaires ».
Ce qu’il y a d’intéressant avec ce dernier point, c’est le contact avec la population locale. Un domaine que j’apprécie particulièrement ! C’est ainsi par exemple, au-delà de la distribution de jouets, période de Noël oblige, que j’ai pu également contribuer à la remise d’ouvrages scolaires pour de nombreuses écoles chrétiennes. Pas moins de 4 tonnes de livres collectées par les écoles de la ville de Douai avec l’appui de son conseil municipal ont été distribuées. Il faut préciser que la ville de Douai abrite le 41ème régiment de transmissions, qui comme son nom l’indique, est spécialisé dans les systèmes d’information et de communication. Le maire, accompagné d’un de ces adjoints, est même venu nous rendre visite. Il y a aussi les hôpitaux et les orphelinats qui ont régulièrement notre soutien, notamment celui de Béthanie à quelques kilomètres du camp militaire français ou celui d’Abéché, tous deux soutenus par de nombreux protestants Suisses.
Le ministère d’aumônier militaire est peu connu ; il ne mérite pas moins nos prières. L’aumônerie protestante compte pas moins de 38 aumôniers d’active et 40 de réserve.
Bien que l’aumônier ne soit pas là pour faire du prosélytisme, il a de multiples occasions pour partager sa foi. Les militaires, loin de chez eux, sont beaucoup plus ouverts aux questions spirituelles. Il est important d’avoir le mot juste.
Pasteur Daniel REIVAX