La période dite de l’Avent est un beau temps de préparation des cœurs à l’esprit de Noël.
À la lecture de plusieurs textes de l’Ancien Testament, nous rappelons que la venue de Jésus ne relève pas du hasard ; si elle a été annoncée, c’est parce qu’elle était prévue et préparée de longue date par Dieu lui-même. Et nous sommes tous au bénéfice de la grâce et de la vérité venues habiter parmi nous en Jésus-Christ, l’Emmanuel, selon ce que l’évangéliste Jean a écrit dans le prologue de son évangile au chapitre premier. Alors que le sens de Noël se perd de plus en plus dans nos sociétés modernes, l’Église chrétienne a comme mission de faire résonner en tous lieux cette bonne nouvelle de l’amour de Dieu. Même si nous savons bien que le 25 décembre n’est pas la date anniversaire de la naissance de Jésus, profitons de l’occasion pour dire haut et fort, dans nos églises et au dehors qu’en Jésus, Dieu accorde son pardon, sa grâce et un “après” rayonnant de sa vie.
Pour nous aider à porter ce beau témoignage, je vous propose quatre prières que j’ai écrites en 1994 pour rythmer les dimanches de l’Avent.
Premier dimanche
Seigneur, tu dis à chacun de nous : “Lève les yeux, regarde autour de toi, elle est venue ta lumière”.
Pardon pour nos yeux fermés, pour nos regards figés dans les ténèbres de l’indifférence, de la haine ou de l’injustice.
Pardon pour nos regards fascinés par la brillance de l’éphémère.
Autour de nous, dans nos frères et nos sœurs, aide-nous à voir cette lumière qui est venue et qui demeure vivante.
Deuxième dimanche
Nous ne sommes pas dignes, Seigneur Jésus, de nous prosterner devant toi parce que nous te refusons sans cesse et que toujours nous avons fui à ton approche.
Ce que tu veux de nous, nous le savons, ta Parole, la Bible, nous l’explique, et nous nous souvenons de tes commandements. Mais toujours nous nous détournons, rendant vain notre engagement envers toi.
Souvent nous avons voulu changer de route et revenir à toi afin que ton pardon nous atteigne ; car nous n’avions pas compris que ton amour est toujours là devant nous, qu’il nous précède.
Mais Seigneur, aujourd’hui, veuille permettre que l’Esprit nous transforme et nous renouvelle, afin que, loin de te fuir, nous nous avançions vers Toi ; afin que notre vie devienne le chemin par lequel tu t’avances vers tous les hommes.
Troisième dimanche
Comment pourrions-nous, ô notre Dieu, accepter pour seigneur et pour roi un enfant sans défense, nous qui ne rêvons que de puissance ?
Viens en nous pour nous revêtir d’humilité !
Comment saurions-nous nous prosterner, la joie au cœur, devant la plus grande faiblesse, nous qui adorons tous les jours la richesse, le pouvoir et la renommée ?
Viens, Seigneur, simplifier et unifier notre vie !
Comment voudrions-nous, ô notre Père, nous offrir nous-mêmes jusqu’au bout à un petit enfant, nous qui voulons toujours être notre propre dieu ?
Viens nous délivrer de nous-mêmes pour nous ouvrir à la pure joie de Noël.
Quatrième dimanche
Tu es la lumière, Seigneur Jésus, et tu viens dans le monde pour illuminer nos ténèbres. Et devant toi, éclairés enfin par toi, nous voyons tout à coup à quel point nous marchions dans le noir.
À quel point notre vie, sans toi, était sombre. Ombres et ténèbres. Ton éclat fait ressortir tout cela.
Combien de fois n’avons-nous pas refusé ta lumière ? Nous avons préféré fermer les yeux plutôt que d’être illuminés. C’est pourquoi nous sommes aveugles. Aveugles à nous-mêmes et aux autres. Aveugles devant la misère de notre monde. Aveugles devant notre incapacité. Aveugles enfin devant la chaleur et la paix de ce Royaume de Dieu que tu es venu nous ouvrir.
Nous te demandons pardon, Seigneur Jésus, parce que nous n’avons pas pu te reconnaître, pas su t’accueillir, pas voulu contempler ta gloire. Parce que nous gardons les yeux fermés, comme les dormeurs. Viens nous éveiller, fais resplendir pour nous ta lumière et nous verrons, Seigneur. Fais-nous naître de nouveau dans ta lumière.
Parce qu’une Église qui résonne dans la cité est aussi une Église qui rayonne dans le monde,
Lumineux et heureux temps de Noël à tous et partout !
Marc DERŒUX, secrétaire général de la FEEBF