Comment fonctionne votre Église depuis que nous sommes en confinement ?
C’est vraiment un moment que personne n’attendait. Nous, l’Église, n’étions pas prêts à vivre de telle manière. Mais loué soit Dieu pour avoir donné de l’intelligence aux hommes, et ainsi nous avons internet. Et c’est ce moyen que nous, comme tous les autres, utilisons pour continuer la vie de la communauté locale aux Sables d’Olonne. Pour les dimanches on enregistre la présidence, la louange et la prédication, puis on les met sur notre site pour une diffusion le dimanche à 10h. Pour les réunions de prière en semaine on se retrouve sur la plateforme Zoom. Et pour la première fois dans mon ministère, je fais des préparations au baptême par Skype, ça c’est génial. De toute façon, on ne néglige pas les appels téléphoniques pour prendre des nouvelles de ceux et celles que ne sont pas connectés par Internet.
Quels sont les éléments positifs que vous relevez ?
Au niveau de l’Église, je ne vois pas beaucoup d’éléments positifs pour l’instant. Mais il y a quand même de petites choses, comme par exemple, l’utilisation des moyens techniques pour atteindre les gens avec le message de l’Évangile, et aussi nourrit la foi de ceux qui sont déjà des disciples. J’espère vraiment qu’après cette épreuve, on aura appris beaucoup d’autres leçons bénéfiques concernant la façon d’être une vraie communauté du Christ.
Quelles sont les principales difficultés rencontrées ?
La difficulté la plus remarquable pour moi, c’est d’exercer le ministère pastoral à distance.
Envisagez-vous déjà l’après confinement ? et si oui… comment ?
Pas encore.
Un dernier mot à laisser à nos lecteurs dans cette période si particulière ?
C’est pour nous, pasteurs, quand même un moment de réfléchir sur notre ministère. On pourra se poser la question, du point de vue pastoral : est-ce qu’ils vont survivre (spirituellement) à cette épreuve ? Est-ce qu’ils sont suffisamment nourris pour surmonter tout cela ? Ce sont des questions légitimes, car nous voulons que l’Église soit en bonne santé spirituelle. Mais quand tout cela sera fini, j’espère que nous aurons appris que : l’Église n’est pas le temple, que la famille est le bien le plus précieux, que demain ne nous appartient pas, et que nous n’avons le contrôle de rien, que l’école et l’hôpital sont les endroits les plus importants de la société. J’espère que nous aurons appris que le travail n’est pas tout et que nous devons utiliser mieux le temps que nous avons pour vivre. J’espère avoir appris qu’il faut savoir s’adapter à des moments inattendus et que vivre c’est recommencer tous les jours. Qu’il faut avoir du courage, de la patience et de la persévérance pour faire face aux crises. Que la solidarité doit se vivre dans la pratique. Enfin, quand tout cela sera fini, j’espère que nous aurons appris que Dieu était et est au contrôle, même quand tout semble chaotique, car Il a toujours un plan parfait. Que Dieu nous bénisse.