Comment fonctionne votre église depuis que nous sommes en confinement ?
Depuis fin mars, nous faisons nos réunions hebdomadaires par internet à l’aide de l’application « Zoom » qui permet de réunir jusqu’à 40 personnes. Nous avons notre réunion d’étude biblique et de prière le mercredi soir et notre culte le dimanche matin. Le groupe de jeunes se connecte également deux fois par mois le samedi soir.
Pendant la semaine, j’appelle à tour de rôle les membres de l’église pour prendre de leurs nouvelles et pour les accompagner spirituellement, en particulier les personnes âgées et les personnes qui vivent seules.
Quels sont les éléments positifs que vous relevez ?
Nous sommes très reconnaissants au Seigneur de pouvoir utiliser les moyens de communication modernes. Cela nous permet de rester « connectés » les uns aux autres et de maintenir nos liens fraternels dans l’église. C’est un vrai plus pendant cette période de confinement d’avoir une forme de communion fraternelle, de pouvoir lire et étudier la parole de Dieu ensemble et de prier les uns pour les autres. Cela me semble essentiel et ceci encore plus pendant ce temps de crise.
Le temps de confinement permet une « décélération » par rapport au rythme habituel et c’est un temps propice pour approfondir notre relation avec Dieu, pour mener une réflexion sur nos priorités et pour nous recentrer sur ce qui est vraiment important.
Ce « coup d’arrêt » de 2 mois a déclenché une remise en question et une plus grande ouverture spirituelle chez les personnes que nous côtoyons. C’est une bonne occasion pour nous de partager notre espérance en Christ car les gens se rendent compte que notre monde change très vite et qu’il offre peu de certitudes.
Quelles sont les principales difficultés rencontrées ?
Nous n’avons pas réussi à motiver tous les membres de notre église à se connecter pour nos réunions en ligne. Certaines personnes préfèrent peut-être écouter le dimanche matin un culte sur internet. Nous privilégions dans nos rencontres l’aspect interactif (partage biblique, moment de louange et de prière en commun) pour favoriser les échanges et le soutien mutuel car l’église est un corps.
Nous avons dans notre église des personnes qui font du télétravail et qui doivent mener de front vie professionnelle, scolarité des enfants, travaux domestiques et vie familiale. Nous prions en particulier pour les familles qui ont des enfants en bas âge et pour les personnes qui font partie du personnel soignant. Une personne de notre église travaille, par exemple, dans un EHPAD à Marseille. Elle fait actuellement des semaines de 60 heures et elle est très reconnaissante pour nos prières.
L’absence de cultes « classiques » fait que nous ne récoltons pas d’offrandes actuellement. Nous allons aborder ce sujet prochainement.
Envisagez-vous déjà l’après confinement ?
Nous avons prévu de continuer nos réunions par internet aussi longtemps que nous ne pourrons pas nous réunir physiquement, c’est-à-dire au moins jusqu’à début juin. Nous attendons à ce sujet les consignes du gouvernement.
Nous essayerons d’organiser prochainement un culte de témoignage et aussi une sortie d’église au mois de juin à condition bien sûr que cela nous soit autorisé.
Un dernier mot à laisser à nos lecteurs dans cette période si particulière ?
Je pense que ce temps de crise doit nous faire réfléchir et nous réveiller car nous serons probablement amenés à vivre à l’avenir des temps encore plus difficiles. Je prie pour que cette crise soit salutaire pour nous personnellement et pour nos églises et qu’elle nous aide à nous rapprocher de Dieu et à recentrer nos vies sur ce qui est essentiel et sur le rôle principal de l’église qui est d’annoncer l’Evangile et de faire des disciples.