Pendant cette période où nos églises (bâtiments) ne peuvent plus rassembler, nous nous intéressons au vécu de nos communautés locales et aux choix qui y sont fait pour continuer à être Église.
Rencontre avec Nicolas Farelly – pasteur Église de Compiègne
Pouvez-vous nous dire ce que vous mettez en place localement pour maintenir la communion fraternelle dans ce contexte de confinement ?
En temps normal, nous avons à l’Église deux temps de rassemblement majeurs : le mardi soir pour une rencontre de prières et de louange ou d’étude biblique, et bien sûr le dimanche matin pour le culte. Nous avons décidé de maintenir ces deux temps en proposant et distribuant des canevas/déroulés, avec chants, lectures bibliques, sujets de prières, activités pour les enfants, et prédication en vidéo pour le dimanche. Pour ces deux temps, nous proposons une mesure qui peut certes paraître symbolique, mais qui nous a paru forte et utile : à une heure donnée (20h30 le mardi soir, et 10h00 le dimanche matin), se retrouver, nous la communauté de l’Église évangélique baptiste de Compiègne, autour d’un contenu commun, de sujets de prières communs, de chants communs, etc. L’idée étant de vivre ensemble quelque chose, de ne pas s’éparpiller.
Qu’est ce qui a influencé ces choix ?
Nous savons que l’offre sur internet est immense (pour le meilleur et pour le pire), et que chacun peut tout à fait aller piocher à droite et à gauche de bonnes choses pour nourrir sa foi. Mais nous sommes soucieux de maintenir le plus possible les liens qui nous unissent, une continuité dans le vécu de l’Église, d’où un contenu commun proposé en attendant de pouvoir se retrouver tous ensemble, physiquement.
Quelles sont les priorités pastorales auxquelles vous êtes confrontés ?
Pour nous, la priorité est de s’assurer que les personnes ne sont pas trop isolées spirituellement. Nous savons que la période est particulièrement difficile pour les personnes seules, âgées et/ou fragiles d’une manière ou d’une autre. En conseil, nous nous sommes réparti une liste de personnes à appeler régulièrement pour garder du lien et surtout pour les encourager dans la foi.
Nous remarquons aussi, notamment sur des fils WhatsApp qui champignonnent à une vitesse grand V, que les gens réagissent très différemment les uns des autres à la situation actuelle : besoin d’exprimer son anxiété, besoin de prendre et donner des nouvelles, besoin d’encourager de différente manière, etc… Nous essayons de veiller quelque peu, car ces modes de communication ne sont pas adaptés à tous et créent parfois plus de difficultés relationnelles qu’autre chose. Un défi est donc d’encourager une communication saine, encourageante, confiante…
Un dernier mot à laisser à nos lecteurs dans cette période si particulière ?
Personnellement, je trouve cette période passionnante, même si j’ai franchement hâte qu’elle s’arrête ! Le moment viendra d’une relecture et d’un bilan des semaines de confinement passées… Je ne sais pas du tout encore à quoi m’attendre, mais je sais que le Seigneur est agissant en ce moment même, et que l’épreuve peut nous permettre de croître. En tout cas, nous avons bien l’intention de faire une grande fête de retrouvailles, en Église, dès que possible !