Pendant cette période où nos églises (bâtiments) ne peuvent plus rassembler, nous nous intéressons au vécu de nos communautés locales et aux choix qui y sont fait pour continuer à être Église.
Rencontre avec Thomas Poëtte – pasteur Église de Marseille “Paix Aujourd’hui”
Pouvez-vous nous dire ce que vous mettez en place localement pour maintenir la communion fraternelle dans ce contexte de confinement ?
Avec Arnaud Jeuch, pasteur de l’Église du 102 à Marseille, on a décidé de se serrer les coudes dans ces moments, et on a mis en place une proposition commune pour nos deux communautés. On a tourné un culte vidéo de 30 minutes. Arnaud a fait la présidence, en intégrant des chants repris sur Youtube, et moi la méditation. La semaine prochaine on fera l’inverse. On est aussi en train de mettre en place une méditation hebdomadaire en vidéo de 5 minutes, qu’on fera de même à tour de rôle.
J’ai aussi fait le tour de toute la communauté par téléphone pour prendre des nouvelles et surtout pour mettre en place un petit réseau téléphonique pour que chacun appelle deux personnes par semaine, et soit donc appelé 2x. Pour prendre des nouvelles, en donner, et prier avec un frère ou une sœur.
Pour les enfants, j’ai prévu d’envoyer une fois par semaine une vidéo de la chaîne Youtube Super Books aux parents, en les encourageant à la visionner avec leurs enfants et à en discuter en famille.
Par un mail hebdomadaire, je partagerai aussi avec notre communauté un plan de lecture de la Bible en 1 an, déjà suivi par plusieurs bien avant le confinement, ainsi qu’une ressource internet chrétienne de qualité (cette semaine j’ai par exemple partagé le super article du blog de Marie-Noëlle Yoder sur « Le coronavirus et l’Évangile »).
Qu’est ce qui a influencé ces choix ?
Les discussions avec Arnaud, et celles avec le conseil de Paix Aujourd’hui.
Quelles sont les priorités pastorales auxquelles vous êtes confrontés ?
Pour le moment, la grande priorité pastorale à laquelle je suis confronté, comme nous tous, c’est de maintenir une vie d’Église (la communion fraternelle, la prière et la lecture de la Bible communautaires, etc.) dans les conditions liées au confinement.
Un dernier mot à laisser à nos lecteurs dans cette période si particulière ?
J’espère vous retrouver tous lors de notre congrès en mai, où l’on pourra discuter de cette période troublée en parlant au passé, les yeux mouillés par les souvenirs des souffrances et des pertes, le sourire accroché aux lèvres par la joie d’en être sortis, et par l’espérance dont notre Seigneur nous aura continuellement nourris.